"Fuck America" d'Edgar Hilsenrath
"Fuck America" d'Edgar Hilsenrath, Ed: points
Synopsis:
1952: dans une cafétéria juive de Broadway, Jakob Bronsky, tout juste débarqué aux Etats-Unis, écrit son roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre: Le Branleur! Au milieu des clodos, des putes, des maquereaux et d'autres paumés, il survit comme il peut, accumulant les jobs miteux, danstasmant sur le cul de la secrétaire de son futur éditeur, M Doublecrum. Dans la lignée de Fante, Roth et Bukowski, Fuck America est un témoignage étourdissant sur l'écrivain immigré crève-la-faim.
Mon avis:
Jakob Bronsky est un chieur, pire que ça même, un chieur qui s'assume. le matin pour le petit déjeuner, étant toujours fauché, il pique allégrement dans les réserves de sa logeuse et de son voisin, comptant leurs oeufs pour être sûr qu'un de moins ne se remarquera pas....
Car Jakob Bronsky est un filou. Enchaînant les places minables à durée plus que déterminées, il vit de ses réserves et de ses petites magouilles. Ainsi, Jakob Bronsky préfère travailler une soirée en tant que serveur et se rationner plusieurs jours pour arriver à terminer son chapitre du moment, que de se chercher une place correcte et un emploi stable. Car oui. Jakob Bronsky est un écrivain inconnu qui est persuadé qu'il finira par devenir célèbre un jour ou l'autre (et qu'il arrivera enfin à se taper une secrétaire de direction, mais ça c'est une autre histoire.)
Ainsi est réglée sa vie: il dort le jour, vit la nuit, entre sa cafétéria juive dans laquelle il écrit, mange et parle à d'autres immigrés juifs, ses petits jobs occasionnels et ses virées nocturnes pendant lesquelles il tente de marchander la passe à pas cher (sans succès cela va de soi).
Fils d'immigré, Jakob est un homme qui a un "trou de mémoire" qu'il tente de combler avec son roman: "Le Branleur!". Ayant grandi en Allemangne, ses parents et lui ont dû fuir le pays peu après la "nuit de cristal" pour tenter de trouver refuge à l'Est, après que le consulat des Etats-Unis ait rejeté leur demande d'immigration. Des années plus tard, une fois adulte, Jakob s'installera aux USA, non par envie, mais parce qu'il en a le droit et se mettra à combler les trous au travers de ses chapitres...
Ce roman, de beaucoup autobiographique, ne manque pas d'humour et d'esprit. Les dialogues sont désopilants, le texte est fluide et visuellement aéré. La lecture n'en est que plus agréable. Cependant, bien qu'il se soit lu rapidement et sans "forcing" je ne sais pas si j'ai apprécié ce roman. L'histoire, bien que sympathique m'a laissé froide, et je ne sais pas si cela tient du fait que je les ai acheté en même temps, mais j'ai parfois eu la désagréable impression de lire du "American Psycho" (notamment lors des dialogues). Bref, intéressant mais pas incroyable, ce fut quand même une lecture agréable.
Pour conclure:
Je vous laisse seuls juges.